Rapport du Plan d'agriculture durable en Mauricie
Dans le cadre du Plan d’agriculture durable, l'UPA Mauricie, l'UPA Lanaudière et l'UPA Saguenay–Lac-Saint-Jean se sont engagées à sensibiliser les productrices et producteurs agricoles sur plusieurs enjeux touchant l'agroenvironnement. Le projet étant terminé, voici les principaux résultats obtenus.
Optimisation de la fertilisation azotée, des outils d’aide à la décision
Nous sommes fiers de vous présenter ci-bas, un résumé des réalisations des producteurs :
Précisions sur le nombre d’entreprises (53) ayant reçu d’autres types de sensibilisation :
- 9 entreprises ont fait des tests de type « exploratoires » ;
- 2 entreprises ont fait des essais au champ ;
- 11 entreprises ont reçu une formation personnalisée ;
- 31 entreprises ont reçu un diagnostic tremplin pour les prochaines années.
Parmi les 90 entreprises ayant participés activement au projet, il y a 22 entreprises qui ont fait des tests de cotons ou communément nommé « test de bobette ».
Ces résultats mettent en lumière la soif d’apprendre des producteurs et la pertinence d’avoir une formation personnalisée à la ferme. Les pratiques de fertilisations azotées sont au début d’une ère nouvelle, avec plus de précision, plus de rentabilité, plus de qualité.
Plus de détails sur le projet Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre
Projet de sensibilisation sur la réduction des pesticides et leurs risques sur la santé et l’environnement
En lien avec le premier objectif du Plan d’agriculture durable (PAD) visant à réduire l’usage des pesticides et leurs risques pour la santé et l’environnement, les Fédérations régionales de l'UPA de Lanaudière, de la Mauricie et du Saguenay–Lac-Saint-Jean se sont engagées à sensibiliser les productrices et producteurs agricoles à l’importance de réduire l’usage des pesticides et leurs risques pour la santé et l’environnement par la mise en place d’une campagne de sensibilisation.
Le premier angle d’attaque choisi était la diminution des traitements de semences insecticides, principalement dans la culture du maïs, par l’identification et le dépistage des ravageurs des semis du maïs sur les fermes (dépistage du ver fil-de-fer). Cet axe remplissait bien son rôle de diminution des « quantités » de pesticides utilisés sur les fermes, étant donné que nous savions que les tests effectués depuis plusieurs années et compilés dans l’outil VFF Québec démontraient que les seuils n’étaient atteints que dans 5 à 10% des parcelles dépistées. Le deuxième axe de travail que nous avons retenu pour l’accompagnement individuel était l’analyse de toutes les applications de pesticides faites par les entreprises participantes. Le but était de les aider à trouver des solutions de remplacement alternatives à moindre risque pour la santé des individus responsables des applications de pesticides ou travaillant à proximité des entreprises agricoles (IRS – indices de risque sur la santé); ainsi que pour l’environnement entourant les activités de la ferme (IRE – Indice de risque pour l’environnement). Il est important de mentionner que ce deuxième axe de travail aura été déployé dans différents types et modes de productions végétales (grandes cultures, pomme de terre, choux, bleuets, fraises, etc.).
Résultats obtenus
Dans l’ensemble, c’est 105 fermes qui auront participé au projet.
Au niveau du dépistage du ver fil-de-fer, c’est plus de 85% des sites qui n’auront pas atteint les seuils d’intervention nécessitant un traitement de semences insecticide dans la culture du maïs.
Au niveau des diagnostics en phytoprotection réalisés, c’est une baisse moyenne d’environ 25% tant des IRS que des IRE que nous avons réussi à obtenir sur l’ensemble des superficies étudiées. Le total de toutes les superficies évaluées représente plus de 30 000 acres pour l’ensemble du projet.
Résumé projet PAD GéODEP
Des études menées au Québec portant sur la mobilité du phosphore en bassins versants agricoles ont démontré que le ruissellement demeure le principal vecteur de transport du phosphore. La majorité des volumes de ruissellement exportés se produisent pendant la période de fonte des neiges à la fin de l'hiver et au début du printemps. Une bonne connaissance du milieu permet de bien cibler les portions les plus contributives du territoire et les interventions qui permettront de réduire les exportations de phosphore en provenance de ces zones critiques.
L’outil GéODEP, développé par l’IRDA, (qui est une version spatialisée de ODEP) est un outil de diagnostic des exportations de phosphore qui permet de localiser et quantifier les risques d'exportation diffuse de phosphore à l'échelle d'un bassin versant. Dans ce projet, 3 scénarios GéODEP ont été générés pour 9 bassins versants (3 par région : Lanaudière, Mauricie, Saguenay – Lac-St-Jean) pour un total de 27 scénarios analysés avec GéODEP.
Près de 83 entreprises agricoles ont eu un rapport diagnostic de leurs parcelles à l’intérieur des bassins versants concernés. Ces rapports incluaient des pistes d’action que le producteur peut adopter pour diminuer les risques de pertes de phosphore vers les cours d’eau. Au final, c’est une superficie totale de 43 492 ha qui a été analysée avec GéODEP pour une superficie cultivée de 18 031 ha.
En généralisant l’analyse des différents scénarios dans 5 bassins versants, le simple fait d’implanter une culture de couverture dans l’entre-rang de maïs et de ne pas labourer permet de réduire les pertes de phosphore d’environ 33% (de 19% à 44%). Dans 5 autres bassins versants, une prairie établie permet de réduire les pertes de phosphore en moyenne de 67% (de 58% à 86%) par rapport au scénario maïs sans culture intercalaire et labouré à l’automne.