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Un avenir pour le Lac Saint-Pierre

Publié le 4 septembre 2014 - Écrit par Michel Tessier

Catégorie :

  • Mauricie
  • Actualités
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D’une superficie de 50 000 ha (30 km de long par 13 km de large), le Lac Saint-Pierre constitue un milieu exceptionnel. Il abrite plus de 70 % des espèces d’oiseaux et de poissons d’eau douce du Québec. Il s’agit d’une des plus importantes haltes migratoires aviaires de l’est du Canada (sauvagines, oies, bernaches…) et de la plus grande héronnière en Amérique du Nord. Pas étonnant qu’en 2001, l’UNESCO ait désigné ce joyau de diversité comme Réserve mondiale de la Biosphère.

Des oiseaux et des poissons oui, mais aussi des humains: le bassin versant du Lac Saint-Pierre, c’est-à-dire la superficie drainée par celui-ci, englobe 654 municipalités!  Au cœur de plusieurs pôles urbains et industriels et bordé par l’autoroute 40, son littoral, sur ses rives sud et nord, a été façonné par les activités humaines. Depuis plus de 150 ans, des activités agricoles se déploient sur les sols fertiles des basses terres du St-Laurent, occupant plus de 50 000 ha en bordure du Lac Saint-Pierre.

Qualité de l'eau : un enjeu important

Sans surprise, la multiplication des activités industrielles, municipales et agricoles ont des impacts sur la qualité des eaux et sur les habitats  fauniques. Ces derniers 20 ans, il y a eu beaucoup d’efforts de réduction des sources de pollution. Tout n’est pas noir, mais la situation demeure très préoccupante : il reste beaucoup à faire.

Concernant l’agriculture, un fait demeure: le Lac Saint-Pierre sert de récepteur final pour l'égouttement de milliers d'hectares de terre. En Mauricie, des tributaires du lac (les rivières du Loup, Maskinongé, Yamachiche…) transportent des sédiments, fines particules de sol, entrainant avec eux phosphates, pesticides et nitrates. La mauvaise qualité de cette eau est un des facteurs aggravant la dégradation du Lac Saint-Pierre.

Par ailleurs, l’égouttement des terres est à la base de toute production végétale: un sol gorgé d’eau ne produit pas. Il s’agit là d’un facteur de production incontournable, de même que l'entretien périodique des cours d'eau et des embouchures s’y rattachant. Ce devrait être une priorité, faire l'objet d'une planification régionale, se réaliser sous la supervision de ressources techniques compétentes.

La restauration de la santé de cette mer intérieure constitue un défi exceptionnel qui exigera des actions à la mesure de ce défi, intégrant les problématiques fauniques, hydriques et humaines.

La meilleure approche?

Ma grand-mère (que Dieu ait son âme!) disait qu’un éléphant, ça se mange par morceaux… L’approche par sous-bassins versants, qui met au cœur de ses actions la concertation entre les différents usagers d’un territoire, doit être résolument supportée. Chez nous, cinq organismes de bassin versant (liste complète ici Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre) sont déjà à l’œuvre. Leurs moyens doivent être augmentés. Des techniques d'entretien, des aménagements, des pratiques agricoles réduisant l’érosion doivent être déployés à grande échelle afin de concilier l'égouttement des terres et la diminution de la charge sédimentaire. Des efforts de recherche pour éventuellement repenser nos façons de drainer, envisager des bassins de sédimentation en amont, le reprofilage de cours d’eau, etc.

À l’UPA, notre réseau, notre expertise, notre leadership et notre capacité de mobiliser les producteurs nous permettent d’intervenir efficacement sur le terrain. Il ne peut y avoir de doute: dans une perspective de développement durable, les producteurs et les productrices agricoles font partie de l’avenir du Lac Saint-Pierre.

Crédit photo :  © Normand Gariépy et Coopérative de solidarité de la Réserve de la biosphère du Lac-Saint-Pierre pour la Réserve mondiale de la biosphère du Lac-Saint-Pierre