Avec une moyenne deux portées par année, la densité d’une population de rats d’eau peut atteindre plus de 20 individus par ha. Malgré la présence de prédateurs (visons, coyotes, oiseaux de proie), leur prolifération est largement constatée en milieu agricole. Endommageant les sorties de drains, ces rongeurs infatigables peuvent remonter aussi loin que 400 m dans les tuyaux! Les bris et obstructions en résultant affecteront l’efficacité du drainage.
Ils creusent leurs terriers en remontant dans les berges, de préférence argileuses, et leurs excavations ont un diamètre de 15 à 20 cm (6 à 8 po). Les dégâts associés à ces creusages ont été rapportés par plusieurs producteurs. Avec le temps, de véritables réseaux de tunnels se déploient fragilisant les berges. Au printemps, le passage de machineries et la hausse des niveaux des eaux augmentent les possibilités de décrochement de berges. Ces décrochements provoquent le relâchement de sédiments, la turbidité de l’eau, le colmatage des sites de frai des poissons et l’augmentation des matières nutritives dans l’eau. Ces dernières favorisent la croissance des plantes aquatiques et la prolifération des cyanobactéries.
Que faire ?
Aménager des bandes riveraines
La croissance des racines arbustives rend le sol plus difficile à creuser pour les rats d’eau. De plus, des corridors d’arbres et d’arbustes favorisent la présence des prédateurs naturels. L’enrochement des sorties de drain et la fermeture des drains par des grillages contribueront aussi à rendre les abords de cours d’eau moins propices aux rats musqués.
Contrôler les populations par le piégeage
Les rats d’eau font partie de l’écosystème, il n’est donc pas question d’éradication, mais bien de contrôle des populations. L’Association des Trappeurs de la Mauricie est disposée à fournir une liste de trappeurs, liste qui sera disponible pour des producteurs voulant réduire les nuisances causées par cet animal. Le paiement pour ce service se fait en belles peaux de rats!
Pas le seul, mais s’ajoutant aux facteurs de dégradation des cours d’eau, le rat musqué doit faire l’objet d’actions visant à réduire sa population. À l’échelle d’un bassin versant, en intervenant à la fois sur l’habitat et sur le contrôle par le piégeage, nous établirons des conditions économiques gagnantes pour les trappeurs et les agriculteurs et l’environnement ne s’en portera que mieux.