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Les terres agricoles de Montréal : une richesse à découvrir, préserver et développer

Publié le 19 avril 2018 - Écrit par Fédération de l'UPA Outaouais-Laurentides

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On connaît Montréal pour son agriculture urbaine, mais sa zone agricole est un secret bien gardé qui s’étend sur 2 047 ha, soit 4 % du territoire montréalais. Des producteurs y cultivent un sol prolifique, tout en entretenant avec les Montréalais une relation privilégiée.Dans deux vidéos produites par l’Union des producteurs agricoles (UPA), de concert avec le Système alimentaire Montréalais (SAM) Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, ils apparaissent comme les gardiens d’un patrimoine précieux et menacé qu’il faut protéger et valoriser.

Une quinzaine de producteurs aux profils différents, allant de la ferme familiale traditionnelle à d’autres formes d’entreprises à vocation commerciale ou sociale, font vivre l’agriculture pratiquée principalement à la pointe ouest de l’île de Montréal. Quelques-uns d’entre eux incarnent devant la caméra une passion commune pour l’agriculture. Dans la vidéo « Les visages du Montréal agricole », ces producteurs sont les porte-étendards d’une agriculture ouverte, inclusive, capable de bâtir des ponts entre la ruralité et l’urbanité.

À la ferme du Santropol roulant de Senneville, qui accueille des camps de jour, l’emplacement à peu de distance de la ville fait toute la différence : « une proximité des grands centres d’éducation crée des ponts entre la campagne et la ville », affirme Pierre Liné.

« Ma motivation vient de quand je rencontre deux ou trois clients, qui me disent tous que le blé d’Inde que je leur ai vendu… ils en ont jamais mangé d’aussi bon, d’aussi frais », lance Jean-Simon Théorêt, qui représente la quatrième génération à cultiver la terre familiale à L’Île-Bizard.

Dans la vidéo « Le Montréal agricole, vous connaissez? », ils lancent en cœur le même message : les terres montréalaises font partie des terres les plus fertiles du Québec, elles sont un véritable garde-manger, d’autant plus précieux qu’elles côtoient une zone très urbanisée. Cette ressource non renouvelable demande non seulement à être protégée de la pression du développement urbain, mais à prospérer.

« Si on utilise nos terres noires pour des parcs de stationnement, pour des usines, pour du béton, on ne peut pas les remplacer », fait valoir Paul Meldrum, directeur de la ferme du campus Macdonald de l’Université McGill, la seule ferme laitière sur l’île de Montréal.

« Une terre entourée par des millions de résidences, c’est un investissement pour les enfants de mes enfants », soutient Ramzy Kassouf, propriétaire de la ferme maraîchère biologique Les Jardins Carya, à Senneville.

À l’occasion du Jour de la Terre, l’Union des producteurs agricoles invite le grand public à découvrir le patrimoine agricole montréalais et à prendre conscience à la fois de sa fragilité et du potentiel qu’il recèle, tant sur le plan de l’autonomie que de l’éducation alimentaire. Pour le président de l’UPA, Marcel Groleau, « les terres agricoles sont une richesse collective à préserver. Elles ne sont pas une zone en attente de développement pour les secteurs résidentiel, commercial ou industriel. Si nous voulons développer une agriculture de proximité, nous devons changer notre façon de considérer la terre, surtout celles qui voisinent la ville. »

Ce potentiel à développer motive la volonté d’accroître de 6 % des superficies cultivées à l’échelle métropolitaine. Cet objectif ambitieux, mais réalisable est intégré au Plan de développement agricole de l’agglomération de Montréal, ainsi qu’au Plan métropolitain d’aménagement et de développement de la Communauté métropolitaine de Montréal.

L’UPA considère cette cible comme un témoignage de la volonté des autorités municipales et régionales de maintenir et de faire prospérer la zone agricole de la ville-centre et des environs. Du côté de la Fédération de l’UPA Outaouais-Laurentides où ces terres sont situées, le président, Richard Maheu, souligne que le plus difficile est de passer de la volonté aux actes. « En périphérie, comme à Montréal, l’étalement urbain et la spéculation foncière créent une pression énorme. Nous sommes heureux de joindre notre voix à celles des producteurs montréalais pour dire l’importance de renverser la vapeur, pour le bien de tous. »

Les vidéos réalisées dans le cadre du plan d’action du SAM sont accessibles en ligne sur le site de l’UPA Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

L’agriculture à Montréal, en bref

  • 2 047 ha de terres agricoles (20,47 km2)
  • 4 % du territoire montréalais
  • 10 fois la superficie du parc du Mont-Royal
  • 430 hectares (4,3 km2) sont aujourd’hui en culture
  • 50 ha supplémentaires de terres en friche ayant un potentiel productif à développer