Le 22 juin dernier, les représentants de l’Union des producteurs agricoles (UPA) ont rencontré les quatre députés provinciaux de la Mauricie, dans le cadre de l'Opération inflation. Cette initiative provinciale, initiée au printemps dernier, vise à trouver des solutions pour faire face au contexte économique difficile actuel, et qui touche plus particulièrement le secteur agricole.
Lors de cette rencontre, l'UPA Mauricie a présenté aux élus plusieurs propositions visant à renforcer la résilience du secteur agricole face à l'inflation et à la hausse des taux d’intérêts. Les députés Marie-Louise Tardif, Jean Boulet, Sonia LeBel et Simon Allaire ont exprimé leur engagement à travailler de concert avec l’UPA et à prendre des mesures concrètes pour soutenir les initiatives qui favorisent une agriculture durable et accessible à tous.
Il n’est pas trop tard, mais il y a urgence d’agir
Au printemps dernier, l’UPA lançait une vaste démarche de consultation auprès des producteurs du Québec. Selon les répondants, une entreprise agricole sur quatre rapporte déjà une mauvaise ou très mauvaise santé financière, près d’une ferme sur deux anticipe une détérioration de leur situation au cours des douze prochains mois et une ferme sur dix prévoit même fermer définitivement ses portes dans l’année qui vient.
Malgré tout, plusieurs solutions sont à portée de main pour mitiger l’impact de la crise actuelle. Parmi ceux-ci, notons des programmes de protection contre les hausses d’intérêt et en bonifiant les mesures afin de favoriser la relève et le démarrage d’entreprises. Les députés ont reconnu l'urgence d'agir et la nécessité de travailler ensemble afin de trouver des mesures concrètes pour atténuer l'impact de l'inflation sur les producteurs de la région. Les députés provinciaux ont souligné l'importance de soutenir les agriculteurs locaux, qui jouent un rôle crucial en Mauricie et au Québec.
Des chiffres inquiétants
L’horizon s’assombrit pour un nombre grandissant de fermes québécoises. À un point tel que le visage de nos campagnes, dynamique et vigoureux malgré la crise sanitaire 2020-2022, pourrait être méconnaissable d’ici quelques mois à peine si rien n’est fait. La situation actuelle met également une grande pression sur ces producteurs. « La détresse psychologique est en augmentation. On comprend pourquoi : c’est un métier de passion, et quand ils sont obligés de penser à vendre ou abandonner la production, c’est très dur sur le moral. », ajoute Martin Marcouiller, président de l’UPA Mauricie.
L’inquiétude de l’UPA s’explique facilement par l’augmentation du coût des intrants de production (+27,9 %), près de trois fois supérieure à l’inflation (+11,8 %), entre janvier 2020 et septembre 2022. La hausse importante et rapide des taux d’intérêt, depuis janvier 2022, a quant à elle aggravé de beaucoup la situation. L’agriculture, plus particulièrement pour les entreprises en démarrage et les fermes d’élevage dans les régions éloignées, comme en Haute-Mauricie, est plus impactée que d’autres.
Les députés provinciaux et l'UPA Mauricie ont également annoncé leur intention de poursuivre ces discussions et de travailler en étroite collaboration dans les semaines à venir pour élaborer des initiatives concrètes et durables. Ils prévoient interpeller leurs collègues à l’Assemblée nationale, notamment le ministre de l’Agriculture à cet effet.