Dans la majorité des cas de transfert d’entreprises agricoles, la valeur marchande est supérieure à la valeur économique. Par conséquent, il se créer un écart entre la valeur que peuvent réclamer les actionnaires lors d’une vente et la valeur que l’entreprise peut réellement payer.
Concrètement, il peut y avoir un écart entre le montant souhaité par les cédants et le montant que la relève, via l’entreprise, peut payer pour la retraite du cédant.
Dans cette situation, quelles sont les stratégies possibles?
1. Évaluation des besoins
Autant pour les cédants que la relève : le coût de vie, la qualité de vie, les projets futurs (i.e. maison, voyage, investissements), l’équité envers les autres membres de la famille sont des éléments à considérer pour le transfert.
2. Déterminer le niveau d’implication du cédant
- Suite au transfert, quels seront les rôles du cédant?
- Se retira-t-il complètement de la gestion de l’entreprise?
- À quel moment son implication s’arrêtera?
- Comment le transfert des connaissances sera-t-il fait?
Chacune de ces questions doit être répondue. Pour ces 2 étapes, l’agronome/conseiller en gestion collabore fréquemment avec une conseillère en transfert.
3. Évaluer les projets futurs de l’entreprise
La relève doit évaluer les investissements futurs de l’entreprise.
- De nouvelles constructions sont-elles à prévoir?
- L’entreprise devra-t-elle conserver une marge de manœuvre pour des opportunités d’achat de terres?
- Le parc de machinerie devra-t-il être renouvelé prochainement?
4. Comparer les besoins avec la capacité réelle de l’entreprise
À l’étape de la comparaison, la question suivante doit être posée : l’entreprise peut-elle combler les besoins des cédants, de la relève et de l’entreprise?
Oui
Si la capacité de paiement le permet, le processus de transfert peut se poursuivre avec les besoins établis. À cette étape, il est recommandé de consulter un fiscaliste et un notaire afin de comprendre les impacts fiscaux et légaux de la transaction.
Non
Dans le cas où la capacité de paiement ne permet pas de répondre en totalité aux besoins, une période de réflexion supplémentaire est nécessaire. Voici quelques stratégies possibles :
- Reconnaître que l’entreprise n’a pas la capacité financière de payer les besoins de tous;
- Identifier les sources de revenus des cédants (RRQ, PSV, REER, vente d’actifs, etc.);
- Revoir le financement global de l’entreprise;
- Prévoir une rente pour les cédants en fonction de la capacité de paiements;
- Remettre en question les opérations : créer des gains d’efficacité à chaque étape;
- Pour la relève : se créer un fonds pour la retraite qui ne dépend pas de la ferme.
Les stratégies présentées supposent qu’un diagnostic technico-économique général de l’entreprise a été fait préalablement. De plus, chaque stratégie doit être adaptée à la réalité de l’entreprise. C’est l’un des rôles du conseiller en gestion d’accompagner les entreprises agricoles dans cette étape importante.
À suivre…
Simon Pageau | Agronome
Conseiller en gestion
SCF Conseils Mauricie Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre