Mercredi dernier, une cinquantaine de producteurs agricoles et de délégués de la Fédération de l’UPA de la Mauricie se sont réunis dans le cadre de leur congrès régional annuel, qui se déroulait à Trois-Rivières.
L’ALENA sur toutes les lèvres
À cette occasion, le président général de L’Union des producteurs agricoles, M. Marcel Groleau, a fait état des importants dossiers, dont l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Il s’est dit rassuré par les propos des ministres canadiens de l’Agriculture et du Commerce international, qui s’opposent fermement au démantèlement de ce système.
« Le Canada négocie sur deux fronts : celui des demandes légitimes, avec les représentants des gouvernements respectifs; et celui des demandes déraisonnables et farfelues du président Trump, concernant entre autres l’abolition de la gestion de l’offre », a mentionné M. Groleau.
Il est également revenu sur la réforme abandonnée du Programme de crédit de taxes foncières agricoles, soulignant toutefois que les producteurs subissent une augmentation constante du fardeau fiscal. « En début d’année, le gouvernement du Québec a pris une bonne décision en abandonnant sa réforme. Il faut maintenant se remettre au travail et trouver des solutions à long terme ».
Des enjeux régionaux au cœur des discussions
Les producteurs mauriciens sont particulièrement préoccupés par le retrait éventuel de plus de 8 000 hectares en cultures dans le littoral du lac Saint-Pierre par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Cultivant ces superficies depuis plusieurs générations, les producteurs ont réclamé à l’unanimité le maintien des activités agricoles. « Les producteurs ont toujours démontré la volonté et l’ouverture nécessaires à la protection du lac Saint-Pierre. Nous voulons faire partie de la solution! », s’est exprimé Jean-Marie Giguère, président de la FUPAM.
Il a aussi été question des distances séparatrices aux abords du périmètre urbain, ainsi que du délai de prescription des droits acquis, qui limitent le développement des fermes du territoire.
Finalement, les congressistes ont dénoncé La Financière agricole du Québec, décriée pour sa lenteur administrative et son manque d’audace dans plusieurs projets d’investissement. Ils souhaitent ainsi faire pression sur l’organisation afin qu’elle joue pleinement son rôle dans l’appui des activités agricoles. « La croissance de la demande alimentaire offre des opportunités de développement pour l’agriculture du Québec. Investir en agriculture est très rentable. Les gouvernements québécois et canadiens doivent en faire une priorité », a martelé M. Giguère.