La Fédération de l’UPA Mauricie a dévoilé les résultats d’un sondage mené auprès des producteurs des MRC des Chenaux et de Mékinac concernant l’implantation d’éoliennes en milieu agricole. L’enquête, qui a été menée du 5 au 12 février dernier, indique que 74 % des producteurs des municipalités concernées ne veulent pas d’éolienne sur leurs terres.
Les chiffres contenus dans cette étude contrastent largement à ceux diffusés précédemment par TES Canada qui affirmait que 88 % des producteurs agricoles s’étaient montrés favorables au projet.
Du même coup, l’UPA Mauricie invite les citoyens à signer un manifeste pour la protection des terres agricoles dans les MRC des Chenaux et Mékinac, lancé plus tôt aujourd’hui.
Des producteurs inquiets pour la pérennité de l’agriculture
L’enquête, menée auprès de 507 propriétaires terriens dans les deux MRC concernées, a obtenu un taux de réponse de 20 %. Elle révéle que les trois quarts des répondants sont non seulement défavorables au projet, mais que 82 % d’entre eux ont affirmé que leur opinion était définitive. Parmi les répondants favorables au projet, 50 % d’entre eux ont suggéré que leur opinion pourrait changer.
Les chiffres démontrent la grande inquiétude des producteurs agricoles par rapport à cet important projet qui menace la suppression jusqu’à 150 hectares de terres fertiles. On estime, en effet, que l’ensemble des infrastructures de production et de transport d’énergie aurait un impact sur une zone équivalente à 280 terrains de football en perte de superficie (emprise de l’éolienne, chemin d’accès) et en perte de productivité (compactage lié aux travaux, modification au drainage).
Les citoyens interpellés
Dès aujourd’hui, l’UPA Mauricie lance le Manifeste pour la protection des terres agricoles dans les MRC des Chenaux et Mékinac. Elle demande ainsi aux citoyens de se mobiliser pour la « protection intégrale » des terres.
« Nous affirmons notre volonté de préserver intégralement les terres agricoles des MRC des Chenaux et Mékinac. Ces terres doivent être exclusivement réservées à des activités de nature agricole, en vue de garantir la pérennité de notre agriculture locale et la sécurité alimentaire de notre région. », mentionne notamment le manifeste.
Celui-ci peut être signé en cliquant ici Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. Les signatures recueillies seront ensuite remises aux municipalités concernées.
La position de l’UPA Mauricie
« Déjà mis à mal par l’étalement urbain, le développement industriel, les projets d’infrastructures publiques et les initiatives de conservation, le territoire agricole est une ressource non renouvelable et l’outil de travail du millier de producteurs en région », s’inquiète le président de l’UPA Mauricie, Martin Marcouiller. « Le développement économique de notre collectivité ne doit pas entrer en conflit avec nos ambitions alimentaires », précise-t-il.
Comme dans plusieurs projets similaires au Québec, la zone agricole est souvent convoitée par la filière éolienne. L’UPA Mauricie est donc en défaveur de toute perte de superficie cultivable.
